Dans cet article, je ferai porter ma réflexion sur des questions qui ont déjà fait l’objet de recherches pour deux articles issus de deux conférences organisées respectivement en Belgique (à Bruxelles en 2013), portant sur le rapport, ou plutôt sur les rapports, entre l’imagination et la performativité, et en France (à Nantes en 2016), concernant la philosophie du romantisme . À ces occasions j’ai discuté du caractère esthétique spécifique de l’improvisation, en mettant notamment au centre la structure improvisationnelle de l’imagination ainsi que la dynamique auto-réflexive et performative de l’improvisation et de sa normativité. Globalement, j’avais émis l’avis que l’improvisation artistique montre l’imagination au travail (ou plutôt en jeu) et, comme j’ai pu le faire valoir, à plusieurs reprises, qu’elle est présentée comme un paradigme de la créativité artistique. Ici je vais aborder cette question en relation avec le thème de l’utopie et, plus particulièrement, avec la connexion ou tension aporétique entre la dimension esthétique de l’art et son action politique : il s’agit d’une connexion tensive qui, non en dépit, mais, bien au contraire, précisément en raison de son aporéticitè, est située au cœur de l’art lui-même en tant que pratique humaine. Compte tenu de ces prémisses, je pense qu’il n'est pas faux de partir de quelques réflexions importantes de ce philosophe français qui, plus que d’autres, a récemment mis en évidence le lien étroit et aporétique existant entre l’art et la politique, notamment pour réfléchir autour des avant-gardes artistiques à la lumière de la pensée schillerienne, qui entre la fin du dix-huitième et le début du dix-neuvième siècle, avait tiré des notions esthétiques kantiennes (en particulier des notions de « jeu livre » et de « sensus communis ») la base anthropologique du lien entre art et politique. Je me réfère, bien sûr, à Jacques Rancière.
Imagination et émergence. L’utopie de l’imprévu entre politique et esthétique.
Alessandro Giovanni Bertinetto
2019-01-01
Abstract
Dans cet article, je ferai porter ma réflexion sur des questions qui ont déjà fait l’objet de recherches pour deux articles issus de deux conférences organisées respectivement en Belgique (à Bruxelles en 2013), portant sur le rapport, ou plutôt sur les rapports, entre l’imagination et la performativité, et en France (à Nantes en 2016), concernant la philosophie du romantisme . À ces occasions j’ai discuté du caractère esthétique spécifique de l’improvisation, en mettant notamment au centre la structure improvisationnelle de l’imagination ainsi que la dynamique auto-réflexive et performative de l’improvisation et de sa normativité. Globalement, j’avais émis l’avis que l’improvisation artistique montre l’imagination au travail (ou plutôt en jeu) et, comme j’ai pu le faire valoir, à plusieurs reprises, qu’elle est présentée comme un paradigme de la créativité artistique. Ici je vais aborder cette question en relation avec le thème de l’utopie et, plus particulièrement, avec la connexion ou tension aporétique entre la dimension esthétique de l’art et son action politique : il s’agit d’une connexion tensive qui, non en dépit, mais, bien au contraire, précisément en raison de son aporéticitè, est située au cœur de l’art lui-même en tant que pratique humaine. Compte tenu de ces prémisses, je pense qu’il n'est pas faux de partir de quelques réflexions importantes de ce philosophe français qui, plus que d’autres, a récemment mis en évidence le lien étroit et aporétique existant entre l’art et la politique, notamment pour réfléchir autour des avant-gardes artistiques à la lumière de la pensée schillerienne, qui entre la fin du dix-huitième et le début du dix-neuvième siècle, avait tiré des notions esthétiques kantiennes (en particulier des notions de « jeu livre » et de « sensus communis ») la base anthropologique du lien entre art et politique. Je me réfère, bien sûr, à Jacques Rancière.File | Dimensione | Formato | |
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