Nombreuses et assez différentes entre elles, les œuvres françaises à sujet mythique remontant aux années 1920-1940 se prêtent à être abordées selon des paramètres interprétatif visant à remarquer combien toute construction mythologique peut se transformer en modèle d’expérience esthétique. Sans négliger l’importance des présupposés culturels, historiques, sociaux et idéologiques qui contribuent à la définition des spécificités des réécritures de ces années-là, il est intéressant de réfléchir sur le motif de la persistance du matériel mythologique et de la continuité thématique et symbolique du mythe en tant que prémisse nécessaire pour l’élaboration de paramètres esthétiques, codes et modèles d’écriture nouveaux. L’approche comparée aux modèles de métamorphoses du mythe antique analysés (ex. chez Cocteau, Giono, Yourcenar, Anouilh, Sartre) fait émerger plusieurs traits d’isomorphisme entre les œuvres, parmi lesquels le procédé de la réécriture comme « recréation » et « récréation » à la fois, ainsi que le rapport étroit que ce même procédé établit entre la structure du mythe et la structure du texte destiné à l’accueillir. Cela engendre un « écart esthétique » entre l’œuvre et son hypotexte antique, qui autorise la désémantisation et la resémantisation du mythe en même temps, tout en soulignant son polymorphisme foncier. On en dégage un modèle de «grande écriture mythique », qui parle une même langue symbolique indépendamment de son auteur, qui ne se révèle pas par ses contenus mais par ses structures et qui s’insère dans le dynamisme d’une recherche qui considère l’élaboration esthétique non tant comme représentation d’un objet mais comme désarticulation de l’objet lui-même à la faveur d’une plus pressante attention aux modalités de communication du message.
De la récréation à la recréation : le mythe antique dans le théâtre français de l’entre-deux guerres
BRUERA, Franca
2008-01-01
Abstract
Nombreuses et assez différentes entre elles, les œuvres françaises à sujet mythique remontant aux années 1920-1940 se prêtent à être abordées selon des paramètres interprétatif visant à remarquer combien toute construction mythologique peut se transformer en modèle d’expérience esthétique. Sans négliger l’importance des présupposés culturels, historiques, sociaux et idéologiques qui contribuent à la définition des spécificités des réécritures de ces années-là, il est intéressant de réfléchir sur le motif de la persistance du matériel mythologique et de la continuité thématique et symbolique du mythe en tant que prémisse nécessaire pour l’élaboration de paramètres esthétiques, codes et modèles d’écriture nouveaux. L’approche comparée aux modèles de métamorphoses du mythe antique analysés (ex. chez Cocteau, Giono, Yourcenar, Anouilh, Sartre) fait émerger plusieurs traits d’isomorphisme entre les œuvres, parmi lesquels le procédé de la réécriture comme « recréation » et « récréation » à la fois, ainsi que le rapport étroit que ce même procédé établit entre la structure du mythe et la structure du texte destiné à l’accueillir. Cela engendre un « écart esthétique » entre l’œuvre et son hypotexte antique, qui autorise la désémantisation et la resémantisation du mythe en même temps, tout en soulignant son polymorphisme foncier. On en dégage un modèle de «grande écriture mythique », qui parle une même langue symbolique indépendamment de son auteur, qui ne se révèle pas par ses contenus mais par ses structures et qui s’insère dans le dynamisme d’une recherche qui considère l’élaboration esthétique non tant comme représentation d’un objet mais comme désarticulation de l’objet lui-même à la faveur d’une plus pressante attention aux modalités de communication du message.File | Dimensione | Formato | |
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