Si, comme l’a dit Maurice Blanchot, « Tout traducteur vit de la différence des langues » et que « toute traduction est fondée sur cette différence tout en poursuivant, apparemment, le dessin pervers de la supprimer », tout retraducteur et toute retraduction seraient-ils en mesure de dépasser ce rapport de dépendance ? Le corpus des traductions italiennes du poème apollinarien Cors de chasse que nous avons choisi, semble permettre de formuler quelques réponses à la question. Entre les années ‘40 et les années ‘80, huit traduction de Cors de chasse paraissent en Italie, ce qui semble témoigner du dépassement de l’objection linguistique préjudicielle de Blanchot à la faveur d’une réflexion ponctuelle sur l’efficacité de la pratique traductive assurant la transition entre deux langues et deux systèmes culturels. Si c’est grâce au statut dialogique de la traduction que la traversée d’une langue à l’autre paraît possible, c’est tout particulièrement dans la trajectoire dessinée par les retraductions – comme l’exemple de Cors de chasse voudrait le montrer – que semble pouvoir se réaliser non seulement l’abolition de tout antagonisme avec la langue source, mais aussi la création d’un terrain fécond de médiation dialectique entre des différences multiples, la retraduction étant finalement l’espace privilégié de l’accomplissement (Berman) de toute forme d’hospitalité langagière (Ricoeur).
Dire toujours la même chose: quarante ans de traductions italiennes de « Cors de Chasse » d’Apollinaire
BRUERA, Franca
2011-01-01
Abstract
Si, comme l’a dit Maurice Blanchot, « Tout traducteur vit de la différence des langues » et que « toute traduction est fondée sur cette différence tout en poursuivant, apparemment, le dessin pervers de la supprimer », tout retraducteur et toute retraduction seraient-ils en mesure de dépasser ce rapport de dépendance ? Le corpus des traductions italiennes du poème apollinarien Cors de chasse que nous avons choisi, semble permettre de formuler quelques réponses à la question. Entre les années ‘40 et les années ‘80, huit traduction de Cors de chasse paraissent en Italie, ce qui semble témoigner du dépassement de l’objection linguistique préjudicielle de Blanchot à la faveur d’une réflexion ponctuelle sur l’efficacité de la pratique traductive assurant la transition entre deux langues et deux systèmes culturels. Si c’est grâce au statut dialogique de la traduction que la traversée d’une langue à l’autre paraît possible, c’est tout particulièrement dans la trajectoire dessinée par les retraductions – comme l’exemple de Cors de chasse voudrait le montrer – que semble pouvoir se réaliser non seulement l’abolition de tout antagonisme avec la langue source, mais aussi la création d’un terrain fécond de médiation dialectique entre des différences multiples, la retraduction étant finalement l’espace privilégié de l’accomplissement (Berman) de toute forme d’hospitalité langagière (Ricoeur).File | Dimensione | Formato | |
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