Parmi les fleurs les plus aimées en France au XVIIe siècle, il y a sans doute la tulipe. Cette fleur, qui arrive de l’empire ottoman à la moitié du XVIe siècle, excita tellement les esprits, qu’elle fut à l’origine du phénomène de la Tulipomanie qui ravagea l’Europe, et notamment la France, pendant la première moitié du XVIIe siècle. L’engouement pour cette fleur, surtout pendant les années 1620-1630, est enregistré par la lexicographie naissante de l’époque. Déjà, Furetière parle d’“étrange manie des curieux pour les tulippes”, et ce ne sera là que l’une des premières dénonciations, pour ainsi dire, de cet amour effréné pour les tulipes. Tout dictionnaire, en tant qu’“objet en situation”, ne fait que devenir le reflet de la culture et du social auxquels il appartient et par lesquels il a été produit. Mais ce qui nous a poussé à observer de près le cas de la tulipe dans la lexicographie française depuis ses débuts jusqu’au XIXe siècle, c’est que, par delà la présence d’un référent considéré ici en tant que “praxème", le discours lexicographique travaille la notion non seulement par l’interdiscours qui caractérise certaines reprises et renvois entre sources, mais aussi par la démarche définitoire adoptée. L’objet-notion s’en trouve par conséquent déformé au long des siècles, témoignage d’un côté de tout un travail taxinomique et métalinguistique qui se noue autour de cette fleur (§ 1), de l’autre de la relation française à l’objet (§ 2). Enfin, l’observation des exemples dans les dictionnaires nous permettra de suivre l’évolution du discours lexicographique par rapport à l’objet-notion choisi (§ 3).
La Tulipe: l'histoire d'un mot dans la lexicographie française du XVIIe au XIXe siècle
RAUS, RACHELE
2005-01-01
Abstract
Parmi les fleurs les plus aimées en France au XVIIe siècle, il y a sans doute la tulipe. Cette fleur, qui arrive de l’empire ottoman à la moitié du XVIe siècle, excita tellement les esprits, qu’elle fut à l’origine du phénomène de la Tulipomanie qui ravagea l’Europe, et notamment la France, pendant la première moitié du XVIIe siècle. L’engouement pour cette fleur, surtout pendant les années 1620-1630, est enregistré par la lexicographie naissante de l’époque. Déjà, Furetière parle d’“étrange manie des curieux pour les tulippes”, et ce ne sera là que l’une des premières dénonciations, pour ainsi dire, de cet amour effréné pour les tulipes. Tout dictionnaire, en tant qu’“objet en situation”, ne fait que devenir le reflet de la culture et du social auxquels il appartient et par lesquels il a été produit. Mais ce qui nous a poussé à observer de près le cas de la tulipe dans la lexicographie française depuis ses débuts jusqu’au XIXe siècle, c’est que, par delà la présence d’un référent considéré ici en tant que “praxème", le discours lexicographique travaille la notion non seulement par l’interdiscours qui caractérise certaines reprises et renvois entre sources, mais aussi par la démarche définitoire adoptée. L’objet-notion s’en trouve par conséquent déformé au long des siècles, témoignage d’un côté de tout un travail taxinomique et métalinguistique qui se noue autour de cette fleur (§ 1), de l’autre de la relation française à l’objet (§ 2). Enfin, l’observation des exemples dans les dictionnaires nous permettra de suivre l’évolution du discours lexicographique par rapport à l’objet-notion choisi (§ 3).File | Dimensione | Formato | |
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