Une lecture d’économie politique de la « participation des jeunes » au Maroc à l’heure du Printemps arabe

Ce texte se propose d’explorer les différentes pratiques politiques et significations sociales associées à la participation des jeunes au Maroc. Son point de départ est l’attention sur les jeunes comme protagonistes et promoteurs de nouvelles formes de participation, qui a été renouvelée suite à l’émergence du Mouvement du 20 février sur le devant de la scène en 2011. Il s’appuie sur plusieurs études empiriques, menées par une approche de sociologie historique du politique et de l’économique, pour reconstruire les différentes formes de participation comme avant-garde, comme protestation, et comme passe-temps, qui sont respectivement associées au mythe de la jeunesse, à la frustration qu’y est attribuée, et à l’illusion qu’il s’agisse d’une phase éternelle. L’analyse de la contiguïté entre ces différentes formes de participation devrait permettre de mettre en évidence la nature des tensions sociales qui caractérisent la situation politique actuelle.