La réflexion cosmologique de Bernardin de Saint-Pierre est un outil précieux pour mieux comprendre sa philosophie – généralement négligée par la critique – et, surtout, le providentialisme anthropocentrique qui est au centre de son épistémologie. Les croyances astronomiques de Saint-Pierre sont exprimées dans deux grands ouvrages théoriques : les Études de la nature de 1784 et, particulièrement, les Harmonies de la nature, écrites dans les vingt dernières années de sa vie et publiées à titre posthume en 1814. Le neuvième et dernier livre de cet ouvrage est consacré spécifiquement à la cosmologie, comme l’indique son titre : Harmonies du Ciel, ou les mondes. Bernardin y rejette fermement les explications du cosmos qui, comme celle de Laplace, déclarent l’inutilité du recours à Dieu dans la description de la mécanique céleste, pour analyser la seule loi qu’il reconnaisse comme universelle et intemporelle : la providence divine. À partir de prémisses méthodologiques spécifiques (rejet de la synthèse, primauté du sentiment, méthode intuitive, etc.), Saint-Pierre construit une cosmologie téléologique qui combine un « ciel médité », inspiré de Huygens et Herschel, et un « ciel rêvé », caractérisé par des idées mystiques et par un élément évident de normativité morale. Cette synergie de différentes inspirations, originale et parfois féconde, est particulièrement évidente dans les questions relatives à la pluralité des mondes et l’habitabilité du Soleil.
La morale des Étoiles. Pluralité des mondes et providentialisme anthropocentrique dans la pensée de Bernardin de Saint-Pierre
MENIN, Marco
2014-01-01
Abstract
La réflexion cosmologique de Bernardin de Saint-Pierre est un outil précieux pour mieux comprendre sa philosophie – généralement négligée par la critique – et, surtout, le providentialisme anthropocentrique qui est au centre de son épistémologie. Les croyances astronomiques de Saint-Pierre sont exprimées dans deux grands ouvrages théoriques : les Études de la nature de 1784 et, particulièrement, les Harmonies de la nature, écrites dans les vingt dernières années de sa vie et publiées à titre posthume en 1814. Le neuvième et dernier livre de cet ouvrage est consacré spécifiquement à la cosmologie, comme l’indique son titre : Harmonies du Ciel, ou les mondes. Bernardin y rejette fermement les explications du cosmos qui, comme celle de Laplace, déclarent l’inutilité du recours à Dieu dans la description de la mécanique céleste, pour analyser la seule loi qu’il reconnaisse comme universelle et intemporelle : la providence divine. À partir de prémisses méthodologiques spécifiques (rejet de la synthèse, primauté du sentiment, méthode intuitive, etc.), Saint-Pierre construit une cosmologie téléologique qui combine un « ciel médité », inspiré de Huygens et Herschel, et un « ciel rêvé », caractérisé par des idées mystiques et par un élément évident de normativité morale. Cette synergie de différentes inspirations, originale et parfois féconde, est particulièrement évidente dans les questions relatives à la pluralité des mondes et l’habitabilité du Soleil.File | Dimensione | Formato | |
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