L’article se concentre sur la signification du visage humain dans les cultures visuelles contemporaines. Il gravite autour de deux centres de recherche complémentaires : les pratiques répandues d’exposition du visage dans les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, Snapchat et Tinder ; et les pratiques minoritaires d’occultation, y compris le masque dans l’activisme politique anti-establishment (Anonymous) et le voile dans les codes d’habillement religieux. La signification du visage humain change actuellement à l’échelle mondiale : à travers l’invention et la diffusion de nouvelles technologies visuelles (photographie numérique, filtres visuels, ainsi que logiciels pour la reconnaissance automatique des visages) ; par la création et l’établissement de nouveaux genres de représentation du visage (le selfie) ; et à travers des nouvelles approches à la perception, à la lecture et à la mémorisation des visages (par exemple, le « défilé » des visages sur Tinder). Les cognitions, les émotions et les actions que les gens attachent à l’interaction avec leur propre visage et avec les visages d’autrui subissent des changements dramatiques. Dans l’article, une approche interdisciplinaire mais ciblée combine l’histoire visuelle, la sémiotique, la phénoménologie, l’anthropologie visuelle, mais aussi les études sur la perception et la récolte et l’analyse des données volumineuse (« big data »), afin d’étudier les causes sociales et technologiques de ces changements et leurs effets en termes d’altérations de la perception de soi et de l’interaction communicative. Dans la tension entre, d’une part, les agences politiques et économiques qui nous pressent pour intensifier la divulgation, la détection et la commercialisation du visage humain (pour des raisons de sécurité et de contrôle, à des fins commerciales ou bureaucratiques) et, d’autre part, les contre-tendances de l’occultation du visage (les parents omettant les images de leurs enfants dans les réseaux sociaux ; les militants politiques cachant leurs visages ; les voiles religieux ou esthétiques ; les écrivains et les artistes comme Bansky ou Ferrante choisissant de ne pas révéler leur identité, etc.), la syntaxe visuelle, la sémantique et la pragmatique du visage humain évoluent rapidement. L’article propose un précise pour l’étude approfondie de ce phénomène socioculturel.

Précis de sémiotique du visage numérique

LEONE M.
2019-01-01

Abstract

L’article se concentre sur la signification du visage humain dans les cultures visuelles contemporaines. Il gravite autour de deux centres de recherche complémentaires : les pratiques répandues d’exposition du visage dans les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, Snapchat et Tinder ; et les pratiques minoritaires d’occultation, y compris le masque dans l’activisme politique anti-establishment (Anonymous) et le voile dans les codes d’habillement religieux. La signification du visage humain change actuellement à l’échelle mondiale : à travers l’invention et la diffusion de nouvelles technologies visuelles (photographie numérique, filtres visuels, ainsi que logiciels pour la reconnaissance automatique des visages) ; par la création et l’établissement de nouveaux genres de représentation du visage (le selfie) ; et à travers des nouvelles approches à la perception, à la lecture et à la mémorisation des visages (par exemple, le « défilé » des visages sur Tinder). Les cognitions, les émotions et les actions que les gens attachent à l’interaction avec leur propre visage et avec les visages d’autrui subissent des changements dramatiques. Dans l’article, une approche interdisciplinaire mais ciblée combine l’histoire visuelle, la sémiotique, la phénoménologie, l’anthropologie visuelle, mais aussi les études sur la perception et la récolte et l’analyse des données volumineuse (« big data »), afin d’étudier les causes sociales et technologiques de ces changements et leurs effets en termes d’altérations de la perception de soi et de l’interaction communicative. Dans la tension entre, d’une part, les agences politiques et économiques qui nous pressent pour intensifier la divulgation, la détection et la commercialisation du visage humain (pour des raisons de sécurité et de contrôle, à des fins commerciales ou bureaucratiques) et, d’autre part, les contre-tendances de l’occultation du visage (les parents omettant les images de leurs enfants dans les réseaux sociaux ; les militants politiques cachant leurs visages ; les voiles religieux ou esthétiques ; les écrivains et les artistes comme Bansky ou Ferrante choisissant de ne pas révéler leur identité, etc.), la syntaxe visuelle, la sémantique et la pragmatique du visage humain évoluent rapidement. L’article propose un précise pour l’étude approfondie de ce phénomène socioculturel.
2019
Sémiotique de la littérature, de l’art et de la culture
Università "Shahid Beheshti"
Nouvelles perspectives de la recherche
1
129
148
978-622-6036-43-6
Volto, Comunicazione digitale, Semiotica
LEONE M.
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