L’édition critique de la Dynamica de potentia seu de legibus naturæ corporeæ de G. W. Leibniz

Les spécificités de l’édition des textes mathématiques et physiques sont souvent contournées par l’ecdotique. Dans le cas de cette étrange famille d’ouvrages, la recherche des critères à adopter pour la sélection des témoignages, la collation des textes et l’établissement des appareils critiques, la détermination du rapport entre verba et picturæ, ne dépassent pas le stade d’un bricolage savant. De surcroît, la Dynamica de potentia seu de legibus naturæ corporeæ de Leibniz détient un des records en matière de nombre d’échecs de tentatives de publication. On analysera les principaux problèmes posés par l’édition de ce corpus, véritable cas d’école puisqu’il présente toute la palette des difficultés auxquelles l’éditeur contemporain d’une œuvre scientifique du xviie siècle doit faire face. À partir d’une remise en question – un peu radicale – de l’utilité de l’étude du premier brouillon de la Dynamica, on parviendra finalement à montrer que seule la prise en compte synoptique des trois états du texte de la Dynamica de potentia peut nous dévoiler la véritable nature et le dessein global du projet leibnizien d’une architecture textuelle à même d’intégrer progressivement la totalité des sciences physiques, sur le mode encyclopédique.