En 1693 le vicaire apostolique Charles Maigrot, des Missions Etrangères de Paris, condamne les rites chinois dans son Mandatum seu Edictum. La condamnation est totale : elle ne concerne pas seulement la question des soi-disant cérémonies pour les ancêtres ou Confucius, elle ne pose pas seulement de nouveaux problèmes de ius positivum aux Chinois convertis. Le Mandatum rompt avec la tradition jésuite élaborée par Alessandro Valignano et développée par Matteo Ricci. Toute la conception de la culture chinoise et de ses anciennes œuvres philosophiques des premiers jésuites est condamnée : le point six condamne comme fausse, téméraire et scandaleuse l’idée même que la culture chinoise puisse avoir quelque choses de positif. Le Mandatum et Joachim Bouvet arrivent en Europe voyageant au bord du même navire en 1697. Dans le même année le père du figurisme écrira sa lettre d’adhésion au figurisme. Il s’agit de "tirer des principes des livres et des traditions que les infidèles tiennent pour règles de leur créance, des arguments pour leur faire admettre les dogmes catholiques qu'ils rejettent ou qu'ils ne connaissaient pas", mais aussi de faire connaître à l’Europe “les principes légitimes de la philosophie chinoise, qui, étant bien entendue, paraitra du moins aussi saine que celle de Platon ou d'Aristote». Sans être tous d’accord sur certains points de chronologie, les figuristes concluaient de leurs recherches que les Chinois de l’antiquité avaient été monothéistes, et que, contrairement à l’opinion commune, les lettres modernes n’étaient pas athées. On va trouver une continuité dans l’histoire sacrée pour conjuguer les temps riche de conséquences pour le thème du péché.
Le figurisme jésuite entre tradition et innovation. Un nouveau dialogue entre Chine et Europe
CATTO, MICHELA
2014-01-01
Abstract
En 1693 le vicaire apostolique Charles Maigrot, des Missions Etrangères de Paris, condamne les rites chinois dans son Mandatum seu Edictum. La condamnation est totale : elle ne concerne pas seulement la question des soi-disant cérémonies pour les ancêtres ou Confucius, elle ne pose pas seulement de nouveaux problèmes de ius positivum aux Chinois convertis. Le Mandatum rompt avec la tradition jésuite élaborée par Alessandro Valignano et développée par Matteo Ricci. Toute la conception de la culture chinoise et de ses anciennes œuvres philosophiques des premiers jésuites est condamnée : le point six condamne comme fausse, téméraire et scandaleuse l’idée même que la culture chinoise puisse avoir quelque choses de positif. Le Mandatum et Joachim Bouvet arrivent en Europe voyageant au bord du même navire en 1697. Dans le même année le père du figurisme écrira sa lettre d’adhésion au figurisme. Il s’agit de "tirer des principes des livres et des traditions que les infidèles tiennent pour règles de leur créance, des arguments pour leur faire admettre les dogmes catholiques qu'ils rejettent ou qu'ils ne connaissaient pas", mais aussi de faire connaître à l’Europe “les principes légitimes de la philosophie chinoise, qui, étant bien entendue, paraitra du moins aussi saine que celle de Platon ou d'Aristote». Sans être tous d’accord sur certains points de chronologie, les figuristes concluaient de leurs recherches que les Chinois de l’antiquité avaient été monothéistes, et que, contrairement à l’opinion commune, les lettres modernes n’étaient pas athées. On va trouver une continuité dans l’histoire sacrée pour conjuguer les temps riche de conséquences pour le thème du péché.File | Dimensione | Formato | |
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