L'ordre interne des textes: les mentions de chancellerie dans les registres princiers italiens (XIVe-XVe siècle)

Entre la deuxième moitié du XIVe et la fin du XVe siècle, les chancelleries princières italiennes (Milan, Mantoue, Ferrare, mais aussi, pendant des périodes plus brèves, Fano, Brescia, Urbino) développent un système documentaire dont la complexité et la varieté ne cachent pas les analogies : le pouvoir de ces seigneurs en train de devenir princes est issu d’une même matrice constitutionnelle, se nourrit de l’héritage documentaire de la culture urbaine et notariale du Duecento et est exposé, dans son processus de croissance, de définition et de légitimation, à l’influence des diplomatiques impériale, pontificale et royale des XIIIe et XIVe siècles. Évolutions politique et juridique, stratégies documentaires, techniques de gouvernement, instruments de légitimation, choix de conservation se croisent de façon fluide dans la construction de ces ensembles documentaires, les emprunts réciproques se multiplient aussi grâce à la mobilité des chanceliers entre les cours toutes liées par des rapports dynastiques, diplomatiques et culturels.