Le gouverneur d’Algérie Pierre Bordes déclarait en 1929 qu’il fallait « créer en France une “obsession de l’Algérie”». À partir des années 1930, la revue Algeria semble se donner ce même objectif. Avec ses trois séries (1933-1939, 1940-1943, 1948-1962), Algeria est la revue mensuelle éditée par l’Ofalac, l’Office Algérien d’Action Économique et Touristique, qui, dès les années 1930, s’occupe de la promotion commerciale de l’Algérie en France et à l’étranger. Par le biais d’une publicité ouvertement qualifiée de « propagande », Algeria vise à mettre en communication la métropole et la colonie. Par quelles stratégies la revue insinue-t-elle une «obsession de l’Algérie » ? Et comment cette sponsorisation s’articule-t-elle avec la grande Histoire (deuxième guerre mondiale, mouvement pour l’indépendance)? En analysant le paratexte (couvertures, images de reportage, publicités) et les textes, on entend ouvrir une réflexion au sujet du « branding » avant l’heure qu’Algeriaconstruit par ses mots et ses images. Par son bric-à-brac iconographique et descriptif, Algeria ne participe-t-elle pas à l’« invention touristique » d’un coin de la Méditerranée, déjà objet d’une « invention scientifique » et d’une «invention littéraire »?

“De la mer au désert, visitez l’Algérie”. La revue Algeria (1933-1962) entre publicité et propagande

Miriam Begliuomini
2024-01-01

Abstract

Le gouverneur d’Algérie Pierre Bordes déclarait en 1929 qu’il fallait « créer en France une “obsession de l’Algérie”». À partir des années 1930, la revue Algeria semble se donner ce même objectif. Avec ses trois séries (1933-1939, 1940-1943, 1948-1962), Algeria est la revue mensuelle éditée par l’Ofalac, l’Office Algérien d’Action Économique et Touristique, qui, dès les années 1930, s’occupe de la promotion commerciale de l’Algérie en France et à l’étranger. Par le biais d’une publicité ouvertement qualifiée de « propagande », Algeria vise à mettre en communication la métropole et la colonie. Par quelles stratégies la revue insinue-t-elle une «obsession de l’Algérie » ? Et comment cette sponsorisation s’articule-t-elle avec la grande Histoire (deuxième guerre mondiale, mouvement pour l’indépendance)? En analysant le paratexte (couvertures, images de reportage, publicités) et les textes, on entend ouvrir une réflexion au sujet du « branding » avant l’heure qu’Algeriaconstruit par ses mots et ses images. Par son bric-à-brac iconographique et descriptif, Algeria ne participe-t-elle pas à l’« invention touristique » d’un coin de la Méditerranée, déjà objet d’une « invention scientifique » et d’une «invention littéraire »?
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https://riviste.unimi.it/index.php/ponts/article/view/27984/23462
Méditerranée, Algérie, OFALAC, tourisme, revues, colonialisme.
Miriam Begliuomini
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