Désapprendre, défigurer, déstructurer, démembrer, disloquer. Autant de verbes utilisés par Michaux pour raconter le processus de démantèlement de la construction solide et structurée de la pensée afin de vivre l’expérience de la déprise de soi, du « ne plus savoir-penser ». Grand voyageur des terres de « l’ailleurs » géographique et intime, Michaux se mue en explorateur-poète de la pensée saisie à sa naissance, à l’instant du germinal. Le présent progressif est le temps de l’être, sa condition en devenir et sa manière de ne jamais être quelque chose ou quelqu’un mais toujours essayer d’être potentiellement autre chose et/ou quelqu’un d’autre. Par ses alphabets Michaux cherche à rejoindre ce qu’il appelle une « préécriture pictographique », une narration par des gestes, susceptibles de restituer le tracé du mouvement pensant, ou par des empreintes, moments des passages des êtres qui furent. Toujours se garder d’arriver : cet impératif dirige la composition et l’invention des différents modes d’êtres qui adoptent une disposition momentanée sur la page, dessinant une géographie picturale de l’intime en perpétuelle formation, arrêt, accélération ou suspension. La polysémie de l’alphabet pictographique de Michaux donne vie à des récits aussi indéchiffrables que signifiants pour imaginer une nouvelle écriture de l’être et, peut-être, de l’être-avec-le-monde.
L’empreinte de l’inachèvement et de l’insaisissable. Henri Michaux et l’expérience de l’avant-pensée
Francesca Quey
2024-01-01
Abstract
Désapprendre, défigurer, déstructurer, démembrer, disloquer. Autant de verbes utilisés par Michaux pour raconter le processus de démantèlement de la construction solide et structurée de la pensée afin de vivre l’expérience de la déprise de soi, du « ne plus savoir-penser ». Grand voyageur des terres de « l’ailleurs » géographique et intime, Michaux se mue en explorateur-poète de la pensée saisie à sa naissance, à l’instant du germinal. Le présent progressif est le temps de l’être, sa condition en devenir et sa manière de ne jamais être quelque chose ou quelqu’un mais toujours essayer d’être potentiellement autre chose et/ou quelqu’un d’autre. Par ses alphabets Michaux cherche à rejoindre ce qu’il appelle une « préécriture pictographique », une narration par des gestes, susceptibles de restituer le tracé du mouvement pensant, ou par des empreintes, moments des passages des êtres qui furent. Toujours se garder d’arriver : cet impératif dirige la composition et l’invention des différents modes d’êtres qui adoptent une disposition momentanée sur la page, dessinant une géographie picturale de l’intime en perpétuelle formation, arrêt, accélération ou suspension. La polysémie de l’alphabet pictographique de Michaux donne vie à des récits aussi indéchiffrables que signifiants pour imaginer une nouvelle écriture de l’être et, peut-être, de l’être-avec-le-monde.File | Dimensione | Formato | |
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