Sur la base de l’étude du lexique de l’égalité, nous voulons proposer une réflexion sur le problème de la synonymie dans la traduction des « termes ». Nous ferons notamment référence aux langues française et anglaise. Notre approche se veut absolument discursive, par conséquent nous considérerons la synonymie comme mécanisme discursif, sur l’exemple du paradigme désignationnel de Mortureux (2004 : 100). Partant du paradigme "Egalité de(s) genre(s) / Egalité des sexes / Egalité entre (les) hommes et (les) femmes"… en tant que traduction de l’anglais "Gender equality", tout un lexique se met en place dans des discours hétérogènes autour du terme – pivot "Gender" qui reste allogène à la culture française et par conséquent adapté à celle-ci (Degarve 2007). Le choix d’un équivalent ou d’un autre est-il fait en fonction d’un contexte précis ou bien renvoie-t-il à un positionnement discursif (Muchielli 1998) faisant fonctionner les termes comme des désignants et des formules (Krieg-Planque 2003) ? Dans le premier cas, il s’agirait alors de ce qu’ailleurs (Raus, 1999 : 96) nous avons défini « funzionalità semantica » , à savoir « il criterio su cui si basa un locutore quando, entro un contesto particolare, preferisce utilizzare, in modo più o meno consapevole, un elemento di un insieme piuttosto che un altro elemento, sinonimico e perciò appartenente allo stesso insieme ». Dans le deuxième cas, l’utilisation d’un terme correspondrait à la volonté d’un énonciateur de se positionner d’une manière précise vis-à-vis de l’objet du discours et des autres acteurs de la scène publique. Les deux explications possibles laissent en tout cas supposer que la traduction des termes reste étroitement liée aux contextes discursifs spécifiques (Bourigault et Slodzian 1999). Ainsi, nous analyserons un corpus hétérogène constitué en majorité par des documents de l’UE, où nous avons à disposition les deux versions française et anglaise, mais nous élargirons aussi notre réflexion à quelques discours politiques français pour voir de quelle manière la traduction d’un terme venu d’ailleurs et donc son « acculturation » (Alexandru et Gaudin : 2) dans une langue – culture d’arrivée va à la rencontre d’exigences extralinguistiques. Autant de preuves ultérieures que les termes, tout comme les mots, restent des « signes vivants » (Depecker 2002 : 57).

La traduction des termes de l'égalité de genre et le problème de la synonymie discursive

RAUS, RACHELE
2009-01-01

Abstract

Sur la base de l’étude du lexique de l’égalité, nous voulons proposer une réflexion sur le problème de la synonymie dans la traduction des « termes ». Nous ferons notamment référence aux langues française et anglaise. Notre approche se veut absolument discursive, par conséquent nous considérerons la synonymie comme mécanisme discursif, sur l’exemple du paradigme désignationnel de Mortureux (2004 : 100). Partant du paradigme "Egalité de(s) genre(s) / Egalité des sexes / Egalité entre (les) hommes et (les) femmes"… en tant que traduction de l’anglais "Gender equality", tout un lexique se met en place dans des discours hétérogènes autour du terme – pivot "Gender" qui reste allogène à la culture française et par conséquent adapté à celle-ci (Degarve 2007). Le choix d’un équivalent ou d’un autre est-il fait en fonction d’un contexte précis ou bien renvoie-t-il à un positionnement discursif (Muchielli 1998) faisant fonctionner les termes comme des désignants et des formules (Krieg-Planque 2003) ? Dans le premier cas, il s’agirait alors de ce qu’ailleurs (Raus, 1999 : 96) nous avons défini « funzionalità semantica » , à savoir « il criterio su cui si basa un locutore quando, entro un contesto particolare, preferisce utilizzare, in modo più o meno consapevole, un elemento di un insieme piuttosto che un altro elemento, sinonimico e perciò appartenente allo stesso insieme ». Dans le deuxième cas, l’utilisation d’un terme correspondrait à la volonté d’un énonciateur de se positionner d’une manière précise vis-à-vis de l’objet du discours et des autres acteurs de la scène publique. Les deux explications possibles laissent en tout cas supposer que la traduction des termes reste étroitement liée aux contextes discursifs spécifiques (Bourigault et Slodzian 1999). Ainsi, nous analyserons un corpus hétérogène constitué en majorité par des documents de l’UE, où nous avons à disposition les deux versions française et anglaise, mais nous élargirons aussi notre réflexion à quelques discours politiques français pour voir de quelle manière la traduction d’un terme venu d’ailleurs et donc son « acculturation » (Alexandru et Gaudin : 2) dans une langue – culture d’arrivée va à la rencontre d’exigences extralinguistiques. Autant de preuves ultérieures que les termes, tout comme les mots, restent des « signes vivants » (Depecker 2002 : 57).
2009
Atti del convegno - Giornate internazionali di studi sulla traduzione. Cefalù 30-31 ottobre e I novembre 2008
HERBITA editrice
II
279
290
9788879941402
Sinonimia discorsiva; Terminologia di genere; Posizionamenti
Rachele Raus
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