Résumé La dialectique entre le dicible et l’indicible, l’élan du verbe vers une dimension métaphysique montre la présence dans l’univers créatif d’Andreï Makine d’un espace où les failles du langage jouent un rôle essentiel dans la construction du discours narratif. Dans les romans qui font l’objet de notre analyse (Le crime d’Olga Arbélina et La femme qui attendait), le matériel fictionnel puise dans les mystères du passé pour reconstituer l’existence des êtres que le fil de la narration entrelace à l’Histoire. On assiste ainsi à une mise en scène de la parole qui pour verbaliser la réalité, souvent obscure et douloureuse, se raréfie et hésite dans les territoires du silence. Le narrateur assume ces échos énonciatifs et donne une structure formelle à l’indicible qui traverse ces bribes de vies en dépassant les silences pour les transformer en un espace de la parole réticente. D’une part l’analyse des configurations lexicales assumées par le silence démontre la force discursive de cet élément dans la représentation des femmes en se constituant en tant qu’instances énonciatives ainsi que la sémantique du mystère et de l’ énigme pose la question de l’identité féminine. D’autre part le déploiement de la parole d’Olga et de Véra passe par le choix formel de l’auteur d’utiliser ces formes linguistiques qui expriment la dynamique interne entre le dit et le non-dit, comme la réticence, l’ellipse, les périphrases de substitution, les allusions, les coupures, afin de révéler le manquement de la parole et le bruissement de la voix intérieure qui demande de récupérer l’inexprimable. L’inscription dans le discours de l’indicible montre à quel point le silence et son appareil énonciatif sont au cœur de la réflexion d’Andreï Makine qui emprunte les voies du langage de la suggestion pour cerner cet ineffable propre à l’univers féminin où chaque mot est entouré de beaucoup de silences.
Paroles de femmes: silences et réticences dans l’œuvre d’Andrei Makine
MATTIODA, Maria Margherita
2009-01-01
Abstract
Résumé La dialectique entre le dicible et l’indicible, l’élan du verbe vers une dimension métaphysique montre la présence dans l’univers créatif d’Andreï Makine d’un espace où les failles du langage jouent un rôle essentiel dans la construction du discours narratif. Dans les romans qui font l’objet de notre analyse (Le crime d’Olga Arbélina et La femme qui attendait), le matériel fictionnel puise dans les mystères du passé pour reconstituer l’existence des êtres que le fil de la narration entrelace à l’Histoire. On assiste ainsi à une mise en scène de la parole qui pour verbaliser la réalité, souvent obscure et douloureuse, se raréfie et hésite dans les territoires du silence. Le narrateur assume ces échos énonciatifs et donne une structure formelle à l’indicible qui traverse ces bribes de vies en dépassant les silences pour les transformer en un espace de la parole réticente. D’une part l’analyse des configurations lexicales assumées par le silence démontre la force discursive de cet élément dans la représentation des femmes en se constituant en tant qu’instances énonciatives ainsi que la sémantique du mystère et de l’ énigme pose la question de l’identité féminine. D’autre part le déploiement de la parole d’Olga et de Véra passe par le choix formel de l’auteur d’utiliser ces formes linguistiques qui expriment la dynamique interne entre le dit et le non-dit, comme la réticence, l’ellipse, les périphrases de substitution, les allusions, les coupures, afin de révéler le manquement de la parole et le bruissement de la voix intérieure qui demande de récupérer l’inexprimable. L’inscription dans le discours de l’indicible montre à quel point le silence et son appareil énonciatif sont au cœur de la réflexion d’Andreï Makine qui emprunte les voies du langage de la suggestion pour cerner cet ineffable propre à l’univers féminin où chaque mot est entouré de beaucoup de silences.File | Dimensione | Formato | |
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