Les fables dans « Le premier livre des emblèmes» de Guillaume Guéroult

Guillaume Guéroult publie en 1550 un recueil d’emblèmes qui contient six fables ésopiques. Notre analyse montrera comment dans ces « fables emblématiques » l’amplification de la composante verbale, qui acquiert de plus en plus d’importance au détriment de l’illustration, affaiblit la relation entre ces deux codes sémiotiques, fondement de la production emblématique. L’étude des sources permettra de comprendre pourquoi chez Guéroult les fables perdent la concision, trait essentiel propre à leur mode d’écriture et aux emblèmes. Elles ont une fonction précise: l’auteur, voué à la cause du protestantisme, s’en sert pour manifester sa profonde intention moralisatrice et pour divulguer ses convictions religieuses. Les sujets dérivés de la tradition ésopique subissent en effet des transformations dues à l’influence des prédicateurs allemands de l’époque de la Réforme