Rédigés à 200 mètres sur les puissantes cheminées milanaises, ou à 65 mètres au dessus du Boulevard Saint Germain, les Manifestes des avant-gardes ont transformé l’avènement des nouvelles solutions poétiques en événement spectacularisé, affiché au regard, à la lecture et à la critique de tous. S’agit-il d’un trasformisme marquant l’efficacité du langage expérimental capable de se réifier par le biais des genres et des formes ? Ecrits ‘contre les Manifestes’ ou pour le ‘non conformisme absolu’, les Manifestes traduisent-il principalement la nécessité d’un métadiscours supportant la pratique de l’expérimentation langagière/artistique des avant-gardes? S’offrant, du point de vue des modalités énonciatives, comme une expérimentation, en quoi diffèrent-ils des pratiques poétiques ? Peut-on reconnaître des traits manifestaires dans la parole poétique et des traits poétiques dans la parole manifestaire ? Notre communication portera sur la comparaison entre les modèles typologiques du discours manifestaire et les moyens/méthodes sous-jacents à l’expérimentation poétique au cœur des avant-gardes. Bien que la modalité métalinguistique soit dans les années 1900-1920 tout particulièrement utilisée dans les Manifestes, on en reconnaît largement des traces dans les œuvres poétiques aussi : les tons prophétiques des vers d’Apollinaire, les pétitions de principes de vérité poétique de Pierre Albert Birot et de Blaise Cendrars semblent confirmer que la sensibilité pour le métadiscours est très répandue au sein des avant-gardes, indépendamment des proclamations et des actes officiels de légitimation. Egalement, dans des buts de revendication de la liberté d’expression, la poésie prête une attention particulière à l’organisation du discours poétique du point communicatif et rhétorique, plus encore que stylistique, ce qui n’est pas sans lien, du moins dans une optique de performativité de l’écriture, avec la parole manifestaire. Sur la base d’un corpus de textes puisés au vaste réservoir de l’avant-garde internationale, nous nous proposons d’établir des liens entre la pratique de l’expérimentation langagière et son revers théorique, afin de souligner l’exigence, au cœur des avant-gardes, de faire éclater toute barrière conventionnelle - linguistique, formelle, générique - en fonction de la recherche de nouveaux critères d’hétérogénéité énonciative.
Ce qui est manifeste n’est pas évident: l’écriture manifestare entre praxis et théorisation
BRUERA, Franca
2013-01-01
Abstract
Rédigés à 200 mètres sur les puissantes cheminées milanaises, ou à 65 mètres au dessus du Boulevard Saint Germain, les Manifestes des avant-gardes ont transformé l’avènement des nouvelles solutions poétiques en événement spectacularisé, affiché au regard, à la lecture et à la critique de tous. S’agit-il d’un trasformisme marquant l’efficacité du langage expérimental capable de se réifier par le biais des genres et des formes ? Ecrits ‘contre les Manifestes’ ou pour le ‘non conformisme absolu’, les Manifestes traduisent-il principalement la nécessité d’un métadiscours supportant la pratique de l’expérimentation langagière/artistique des avant-gardes? S’offrant, du point de vue des modalités énonciatives, comme une expérimentation, en quoi diffèrent-ils des pratiques poétiques ? Peut-on reconnaître des traits manifestaires dans la parole poétique et des traits poétiques dans la parole manifestaire ? Notre communication portera sur la comparaison entre les modèles typologiques du discours manifestaire et les moyens/méthodes sous-jacents à l’expérimentation poétique au cœur des avant-gardes. Bien que la modalité métalinguistique soit dans les années 1900-1920 tout particulièrement utilisée dans les Manifestes, on en reconnaît largement des traces dans les œuvres poétiques aussi : les tons prophétiques des vers d’Apollinaire, les pétitions de principes de vérité poétique de Pierre Albert Birot et de Blaise Cendrars semblent confirmer que la sensibilité pour le métadiscours est très répandue au sein des avant-gardes, indépendamment des proclamations et des actes officiels de légitimation. Egalement, dans des buts de revendication de la liberté d’expression, la poésie prête une attention particulière à l’organisation du discours poétique du point communicatif et rhétorique, plus encore que stylistique, ce qui n’est pas sans lien, du moins dans une optique de performativité de l’écriture, avec la parole manifestaire. Sur la base d’un corpus de textes puisés au vaste réservoir de l’avant-garde internationale, nous nous proposons d’établir des liens entre la pratique de l’expérimentation langagière et son revers théorique, afin de souligner l’exigence, au cœur des avant-gardes, de faire éclater toute barrière conventionnelle - linguistique, formelle, générique - en fonction de la recherche de nouveaux critères d’hétérogénéité énonciative.File | Dimensione | Formato | |
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