Les pages qui suivent s’appuient sur une enquête de terrain entamée pour la préparation de ma thèse entre 2007 et 2008, à partir du cas de la mise en œuvre de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) à partir de la province d’El Hajeb. Elles explorent la façon dont la mise en œuvre de l’INDH décline de ce style de gouvernement à deux niveaux : en premier lieu du point de vue de la relation entre la « lutte contre la pauvreté » et la nature exceptionnelle des modalités d’action introduites, qui contribue à accentuer le style politique « manageriel » caractéristique du régime marocain qui s’impose depuis une décennie ; ensuite du point de vue du lien entre la « lutte contre la pauvreté » et l’adoption de l’approche « participative », qui justifie un style de gouvernement faisant un appel à la population ambigu, restreint et différencié selon les acteurs sociaux. En conclusion, nous verrons comment le croisement de ces éléments « exceptionnels » et « participatifs » donne lieu à un mode d’exercice du pouvoir où l’appel à la mobilisation et à la démobilisation semblent avoir la même racine.
Pauvreté, exception, participation. Mobilisation et démobilisation "dans le cadre de l'INDH"
BONO, IRENE
2010-01-01
Abstract
Les pages qui suivent s’appuient sur une enquête de terrain entamée pour la préparation de ma thèse entre 2007 et 2008, à partir du cas de la mise en œuvre de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) à partir de la province d’El Hajeb. Elles explorent la façon dont la mise en œuvre de l’INDH décline de ce style de gouvernement à deux niveaux : en premier lieu du point de vue de la relation entre la « lutte contre la pauvreté » et la nature exceptionnelle des modalités d’action introduites, qui contribue à accentuer le style politique « manageriel » caractéristique du régime marocain qui s’impose depuis une décennie ; ensuite du point de vue du lien entre la « lutte contre la pauvreté » et l’adoption de l’approche « participative », qui justifie un style de gouvernement faisant un appel à la population ambigu, restreint et différencié selon les acteurs sociaux. En conclusion, nous verrons comment le croisement de ces éléments « exceptionnels » et « participatifs » donne lieu à un mode d’exercice du pouvoir où l’appel à la mobilisation et à la démobilisation semblent avoir la même racine.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.