Madame Bovary ce n’est pas moi

La contribution réfléchit sur l’hypothèse de mise en question de la notion d’identité de la part de Gustave Flaubert à partir d’une séries de considérations concernant le statut du sujet narratif dans son roman Madame Bovary. Le titre fait allusion à la célèbre phrase “Madame Bovary c’est moi” attribuée à l’auteur et qu’il n’aurait par contre jamais prononcé ni écrit, phrase généralement utilisée pour accréditer l’idée du romancier réaliste se cachant derrière son personnage. Une lecture différente du chef d’oeuvre de Flaubert voudrait démontrer l’importance de l’écriture à la première personne dans le roman en tant que signe d’une déconstruction ante litteram de la notion d’identité plutôt que de son affirmation. C’est à la lumière des théories des nouveaux romanciers et d’Alain Robbe-Grillet notamment que cette proposition est formulée, faisant appel à l’image séduisante du chapeau de Charles Bovary qui figure aux premières pages du roman comme du premier objet romanesque anticipant d’un siècle la révolution narrative phénoménologique opérée par l’école du regard.