La planification du repos éternel dans le Centre-Nord de l'Italie entre le Xe et le XIe siècle. Continuitè et discontinuité dans le traditions funéraires aristocratiques du Haut Moyen Age

Dans les territoires d'Europe occidentale, le Moyen Âge est marqué par une évolution assez complexe du concept d'idéologie funéraire. Le substrat culturel romain tardif original, avec son rite funéraire extrêmement simple, était recouvert par un rituel funéraire plus complexe importé des peuples germaniques, dans lequel des éléments de tradition païenne avaient fusionné avec des caractéristiques typiquement chrétiennes (mais pas catholiques). Les grandes transformations politiques, économiques et sociales qui ont affecté ces régions à la suite de la chute de l'empire romain et de la formation des royaumes romano-germaniques, de l'émergence de nouvelles classes dirigeantes et, surtout, de la diffusion du christianisme, ont conduit à des changements profonds dans le mode de vie des habitants et aussi dans leur approche de la mort. A l'époque carolingienne qui suit, la mort est considérée comme une forme d'agonie prolongée par laquelle le corps se reforme pour permettre le départ de l'âme. La mort n'est plus considérée comme une forme de renaissance mais simplement comme le début d'une longue migration de l'âme. Dans la liturgie chrétienne naissante, la mort était devenue un rite de passage. Les rites ecclésiastiques médiévaux étaient moins attentifs aux besoins des vivants car il n'existait pas d'outils efficaces pour faire face au danger et aux troubles que représentait la présence de la mort dans la communauté. Ce n'est qu'au XIIe siècle que l'ensemble de la procédure funéraire prend les traits stabilisés par le passage aux étapes ultérieures.