Alimentation et croissance: altération du rachis chez les jeunes Gitans vivants à Turin

Une étude d’anthropologie bio-médicale conduite sur les jeunes Gitans, Rom et Sinti, vivant à Turin a permis de mettre en corrélation l’alimentation avec leur croissance et des altérations du rachis de cette population nomade immigrée à Turin. L’enquête sur l’alimentation a été conduite suivant le méthode de Truswell, pour la biotypologie la méthode de Brian a été utilisée. Pour l’examen des altérations du rachis (paradysmorphisme) la méthode clinique « one minute test » s’est révélée adéquate. Nous avons examiné 135 sujets Roms et Sintis de deux sexes d’âge compris entre 7 et 12 ans. Comme les sujets de 9 ans étaient les plus nombreux nous avons choisi, pour la comparaison des régimes alimentaires, les menus calculés pour les enfantes italiens à partir du tableau de l’Institut National de Nutrition. A propos des habitudes alimentaires des jeunes Gitans, nous avons remarqué qu’il est possible de les diviser en deux échantillon différents. L’alimentation des Sintis totale est plus riche en calorie par l’apport de protéines et des glucides, mais révèle une quantité réduite d’oligoéléments, de vitamine A, niacine et de fibres végétales. Ils boivent aussi beaucoup de boissons alcoolisées et du café pour leur jeune âge. Les Ros Slaves et les Korakanés ont une alimentation hypocalorique, hyperprotéique, mais hypoglicidique et est déficiente en fibres végétales, en oligoéléments (Fe, Ca) et en vitamines B1, B2, A et PP. Les déséquilibres les plus graves sont le manque d’oligoéléments. Tous les jeunes Gitans manquent de Fe, de Ca (sauf les Polonais), de vitamines A, B1, B2 et PP. On peut observer aussi une plus haute fréquence des paradysmorphismes chez les Gitans par rapport aux jeunes Italiens. On peut supposer que les causes de paradysmorphismes, en plus des facteurs génétiques, sont la mauvaise alimentation et des habitudes de vie très pénibles. En conclusion, la comparaison entre le régime alimentaire de jeunes Italiens et celle de jeunes Gitans, a mis en évidence l’existence de déséquilibres quantitatifs et qualitatifs dans l’alimentation des Gitans. Les manquesd’oligoéléments nécessaires à la croissance et au développement ostéomusculaire pourrait être à la base des troubles de croissance. La iotypologie microsomique des Gitans peut être, à la fois, liée à des facteurs génétiques et à une mauvaise alimentation; en outre il est possible que le haut pourcentage de paradysmorphisme du rachis chez le Korakanés puisse être lié au déséquilibre alimentaire. Ces hypothèses sont en accord avec les examens radiologiques qui ont montré un retard dans la maturation du squelette chez les jeunes Gitans. En effet, on sait que l’accroissement du squelette est dû à la fois aux facteurs endogènes et aux facteurs exogènes et, parmi ces derniers, les plus importants sont d’ordre alimentaire (hypovitaminose). Après avoir vérifié l’existence des déséquilibres alimentaires chez les jeunes Gitans nous avons mis en place un programme d’information d’hygiène alimentaire pour compenser ces déséquilibres alimentaires.