L’allégorie de la République française sous les traits d’une mère attentive et dévouée est très bien connue, mais quel est le rôle des femmes dans une république qui les exclut de la participation politique ? À partir de la réflexion philosophique et médicale de la fin du XVIII e siècle sur le dimorphisme sexuel, on a regardé à la sphère domestique comme une « république privée des femmes ». Néanmoins, alors que Théremin s’interrogeait en 1799 De la condition des femmes dans les républiques, des femmes de lettres ont pris la plume pour esquisser dans leurs œuvres fictionnelles une république qui reconnaissait aux femmes les mêmes possibilités des hommes. Elisabeth Guénard Brossin de Méré, Suzanne Giroust-Quinquet et Félicité de Choiseul-Meuse ont été des écrivaines polygraphes qui ont su mélanger dans leur corpus des œuvres pédagogiques et des romans d’amour hors du canon littéraire, dans lesquels la politique se combinait avec l’érotisme pour mettre en scène des femmes libre d’agir dans l’espace public et de revendiquer leur égalité aux hommes dans la sphère intellectuelle mais aussi dans la sphère de la sexualité. Bien qu’il ne s’agît pas d’une réflexion théorique sur le régime républicain, dans ces romans on trouve la mise en discussion de l’horizon des possibilités des Françaises sous le Consulat. Si Aristophane dans L’assemblée des femmes avait ironisé sur un gouvernement des femmes dans lequel l’accès au pouvoir politique se combinait avec la liberté sexuelle, dans ces romans on trouve au contraire la revendication d’une émancipation féminine qui passe à travers la sexualité des femmes.

La République et les femmes. Dissidence politique et fiction dans les romans de Elisabeth Guénard Brossin de Méré, Suzanne Giroust-Quinquet et Félicité de Choiseul-Meuse

Altopiedi Valentina
2023-01-01

Abstract

L’allégorie de la République française sous les traits d’une mère attentive et dévouée est très bien connue, mais quel est le rôle des femmes dans une république qui les exclut de la participation politique ? À partir de la réflexion philosophique et médicale de la fin du XVIII e siècle sur le dimorphisme sexuel, on a regardé à la sphère domestique comme une « république privée des femmes ». Néanmoins, alors que Théremin s’interrogeait en 1799 De la condition des femmes dans les républiques, des femmes de lettres ont pris la plume pour esquisser dans leurs œuvres fictionnelles une république qui reconnaissait aux femmes les mêmes possibilités des hommes. Elisabeth Guénard Brossin de Méré, Suzanne Giroust-Quinquet et Félicité de Choiseul-Meuse ont été des écrivaines polygraphes qui ont su mélanger dans leur corpus des œuvres pédagogiques et des romans d’amour hors du canon littéraire, dans lesquels la politique se combinait avec l’érotisme pour mettre en scène des femmes libre d’agir dans l’espace public et de revendiquer leur égalité aux hommes dans la sphère intellectuelle mais aussi dans la sphère de la sexualité. Bien qu’il ne s’agît pas d’une réflexion théorique sur le régime républicain, dans ces romans on trouve la mise en discussion de l’horizon des possibilités des Françaises sous le Consulat. Si Aristophane dans L’assemblée des femmes avait ironisé sur un gouvernement des femmes dans lequel l’accès au pouvoir politique se combinait avec la liberté sexuelle, dans ces romans on trouve au contraire la revendication d’une émancipation féminine qui passe à travers la sexualité des femmes.
2023
Quelle république pour la nation ? (1770-1820)
Vizille
22-24 settembre 2021
Quelle république pour la nation ? (1770-1820)
Société des études robespierristes
22
161
169
978-2-908327-94-6
Altopiedi Valentina
File in questo prodotto:
Non ci sono file associati a questo prodotto.

I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.

Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/2318/1950836
Citazioni
  • ???jsp.display-item.citation.pmc??? ND
  • Scopus ND
  • ???jsp.display-item.citation.isi??? ND
social impact