Parmi les différentes formes de coopération au développement (bila-téral, multilatéral, non gouvernemental), la coopération décentralisée est une action relativement nouvelle qui a connu un remarquable es-sor au cours de la dernière décennie, que ce soit à l’échelle nationale ou internationale, en impliquant des organismes locaux, des institu-tions et autres organisations de la société civile, parallèlement aux traditionnels acteurs de la coopération au développement. Des appro-ches et des stratégies de coopération décentralisée, comparant des expériences et des bonnes pratiques se sont désormais consolidées, bien que la réflexion dans le domaine scientifique soit encore relati-vement limitée, comme nous le verrons, face à une vaste littérature grise à caractère analytique/opérationnel et à une relative consolida-tion sur le plan réglementaire et institutionnel. Tout au long de ces années, la coopération décentralisée a porté à la création d'un réseau ramifié de liens entre des organismes locaux et des individus de la société civile entre le Nord et le Sud du monde évoluant dans diffé-rents secteurs d'activité, de celui sanitaire à celui économique, en passant par celui social et institutionnel. La littérature qui a abordé ce sujet distingue dans la création de par-tenariats territoriaux – à savoir dans l’échange réciproque et constant de connaissances spécifiques entre des communautés locales – un des aspects qui caractérise le plus cette forme de coopération. La coopé-ration décentralisée semble notamment avoir une valeur ajoutée par rapport aux autres formes de coopération grâce à sa capacité de mo-biliser les acteurs et les ressources du territoire. Mais qu'est-ce que signifie concrètement agir en réseau ? Comment stimuler la nais-sance d'un partenariat territorial ? Qu'est-ce que valeur ajoutée terri-toriale de la coopération décentralisée signifie et comment l’analyser ? À partir de l’analyse d'une expérience originale et innovante de plu-sieurs années de partenariat entre des aires protégées du Piémont, du Sénégal et du Burkina Faso, objet d'une recherche plus vaste en phase de conclusion, l'article s’interroge sur la nature des réseaux de relations créés, sur leur capacité de se consolider dans le temps, sur les caractères des ressources territoriales au cœur des projets. L'ob-jectif consiste à analyser la réelle capacité de mobilisation territoriale de ces interventions de coopération décentralisée, aussi bien au Nord qu’au Sud, la nature et les résultats des interventions ainsi que la pré-sence d'une bidirectivité (réciprocité) des échanges.
Le territorie de la coopération décentrée: réflections théoriques et évidences empiririques à partir de l'expérience de partenariat entre les zones protégées du Piémont et du Sahel
BIGNANTE, Elisa;DANSERO, Egidio;TECCO, NADIA
2011-01-01
Abstract
Parmi les différentes formes de coopération au développement (bila-téral, multilatéral, non gouvernemental), la coopération décentralisée est une action relativement nouvelle qui a connu un remarquable es-sor au cours de la dernière décennie, que ce soit à l’échelle nationale ou internationale, en impliquant des organismes locaux, des institu-tions et autres organisations de la société civile, parallèlement aux traditionnels acteurs de la coopération au développement. Des appro-ches et des stratégies de coopération décentralisée, comparant des expériences et des bonnes pratiques se sont désormais consolidées, bien que la réflexion dans le domaine scientifique soit encore relati-vement limitée, comme nous le verrons, face à une vaste littérature grise à caractère analytique/opérationnel et à une relative consolida-tion sur le plan réglementaire et institutionnel. Tout au long de ces années, la coopération décentralisée a porté à la création d'un réseau ramifié de liens entre des organismes locaux et des individus de la société civile entre le Nord et le Sud du monde évoluant dans diffé-rents secteurs d'activité, de celui sanitaire à celui économique, en passant par celui social et institutionnel. La littérature qui a abordé ce sujet distingue dans la création de par-tenariats territoriaux – à savoir dans l’échange réciproque et constant de connaissances spécifiques entre des communautés locales – un des aspects qui caractérise le plus cette forme de coopération. La coopé-ration décentralisée semble notamment avoir une valeur ajoutée par rapport aux autres formes de coopération grâce à sa capacité de mo-biliser les acteurs et les ressources du territoire. Mais qu'est-ce que signifie concrètement agir en réseau ? Comment stimuler la nais-sance d'un partenariat territorial ? Qu'est-ce que valeur ajoutée terri-toriale de la coopération décentralisée signifie et comment l’analyser ? À partir de l’analyse d'une expérience originale et innovante de plu-sieurs années de partenariat entre des aires protégées du Piémont, du Sénégal et du Burkina Faso, objet d'une recherche plus vaste en phase de conclusion, l'article s’interroge sur la nature des réseaux de relations créés, sur leur capacité de se consolider dans le temps, sur les caractères des ressources territoriales au cœur des projets. L'ob-jectif consiste à analyser la réelle capacité de mobilisation territoriale de ces interventions de coopération décentralisée, aussi bien au Nord qu’au Sud, la nature et les résultats des interventions ainsi que la pré-sence d'une bidirectivité (réciprocité) des échanges.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.